(épisode précédent)
La facturation
Comment je facture mon travail ?
Je discute d’abord avec le photographe ou l’agence au sujet de leurs besoins pour un projet spécifique : ce qu’ils attendent, ce à quoi l’image devra ressembler, ce qu’ils ont à l’esprit. A partir de là, nous regardons quel est leur budget. Je préfère travailler avec un budget plutôt qu’avec une facturation à l’heure. Même si je suis assez bon pour estimer combien de temps cela devrait prendre, je préfère travailler avec un budget fixe (et mes clients préfèrent aussi). Ils savent combien cela va coûter et il est plus facile d’obtenir l’accord de leur service de comptabilité.
Pour vous donner une idée, je viens juste de terminer un travail de retouche pour un client de cosmétiques et produits pour les cheveux haut de gamme. Ils avaient besoin de 8 images et mon travail consistait principalement en des retouches de la peau et une mise en valeur générale. J’ai facturé les 24 heures de travail : 3000CAN $ (~2000€). Plutôt correct !
Gardez à l’esprit que les prix sont ceux du marché canadien. Je sais que nous sommes moins chers qu’aux États-Unis pour la même qualité de service. Je ne peux pas faire grand-chose par rapport à cela. Par exemple, je sais qu’un retoucheur photo de même niveau aux États-Unis gagne 2x plus par heure, et en plus, le taux de change est incroyable ! Que puis-je faire ? Aller à Paris ?! C’est une possibilité mais le coût de vie y est 4 x plus élevé que ce qu’il me coûte de vivre vraiment très bien au Canada. Je reste donc ici et arrête de penser à ce que je pourrais faire ailleurs car je n’y vis pas.
Pour certains projets, j’ai des montants fixes, comme lorsque je fais de l’édition pour certains magazines de mode. En général, ils ne paient pas beaucoup le photographe et je dois donc également faire un peu de concession sur les frais, en échange j’ai mon nom dans le magazine, une sorte de publicité gratuite. Plus vous montrer votre travail autour de vous, plus vous apparaissez occupé et bien visible, du coup un plus grand nombre de clients prendra contact avec vous car il leur semblera que vous êtes l’un des meilleurs. Les photographes le font, les maquilleurs le font, donc je le fais. Pour l’édition, je facture à l’image, en fonction du temps que cela me prendra, mais j’ai le privilège de pouvoir refuser le travail si je sens qu’il ne me sera pas profitable si je le réalise. Je fais normalement une cession pour l’édition par mois, avec différents photographes et différents magazines.
En tant que spécialiste des technologies de travail (à temps partiel, quand je ne suis pas déjà occupé par la retouche photo), je facture mon travail à la journée. Mon forfait comprend mon matériel : un iMac calibré, une batterie de secours APC, un disque dur, un DVD, une tablette graphique, tout ce dont j’aurais besoin pour faire mon travail comme un pro. Je fais seulement quelques retouches de base et un peu de montage car je ne suis pas là comme retoucheur photo, mais comme spécialiste des technologies de travail. Normalement, j’accepte un emploi de spécialiste des technologies de travail en sachant que je vais aussi faire la partie de retouche photo. Le client et photographe aime m’avoir sur le plateau car lorsqu’ils sont dans une situation complexe qui exige beaucoup d’étapes et un travail difficile, je suis là pour fournir la pièce manquante du puzzle et m’assurer que j’ai tout ce dont je vais avoir besoin plus tard pour la partie concernant le travail de retouche de photo.
Mon forfait classique est basé sur une journée de 10h de travail et si nous devons disposer de plus de temps, j’ai un tarif à l’heure. Il est très rare que j’ai à demander plus. Tout le monde apprécie que le travail soit effectué rapidement, en 10 heures ! Si je dois voyager à l’extérieur de la ville dans un rayon de quelques heures, je ne facture pas au client les heures mais tous les frais tels que
chambre d’hôtel, essence, repas, etc. Si j’ai besoin de voyager par avion, je vais aussi ajouter des indemnités journalières pour les repas et une taxe spéciale, normalement au taux d’une demi-journée, pour le temps du voyage.
Conclusion
Au fil des années, j’ai développé un processus simple, rapide et qui apporte des résultats professionnels à mes clients. J’ai adapté mon matériel et mon flux de travail pour répondre à mes besoins ainsi qu’à ceux de mes clients. Je propose de faire votre propre expérimentation, recherche, essais et erreurs pour trouver les méthodes qui fonctionneront le mieux pour vous.
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Liste des épisodes : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 et 8.
Voilà, la traduction de cet article de Patrick Lavoie est terminée. Encore, une fois, je le remercie de m’avoir permis de vous faire partager en français cette expérience particulièrement instructive. N’oubliez pas d’aller admirer les résultats de son travail sur son site.
La traduction d’un nouvel article continuera dès la semaine prochaine avec le test d’un tout nouveau reflex par l’un des 10 plus grands photographes de mariages …
Merci de la part des nuls en anglais.
Dont je fais parti. 😉
Alain