Technique : le flux de travail d’un retoucheur pro (5)

(épisode précédent)

Retour sur mon post-traitement

Lorsque tous mes fichiers RAW sont dans leurs dossiers, je les glisse/dépose sur l’icône de LR. Alors, LR s’ouvre et vous demande quelques informations avant de pouvoir traiter le dossier. Je demande la création de la prévisualisation 1:1 dès ce moment-là et l’application de réglages que j’utilise systématiquement à l’import des images dans LR. J’appelle cela mon preset de base : netteté zéro, un peu de l’exposition, un peu de récupération, un peu de lumière d’appoint, les noirs, le contraste, la clarté, la vibrance, etc. Il s’agit d’un réglage dont j’ai besoin et que j’utilise toujours à l’import d’un fichier pour obtenir une bonne image. Ce réglage sera ajusté à mon goût un peu plus tard mais, pour débuter, c’est parfait. Sinon, je n’ai pas besoin d’ajouter des méta-données ou des mots-clés car je ne garde pas ces images dans LR une fois que les fichiers haute résolution ont été livrés à mon client. Je ferai simplement mes recherches d’images en utilisant le nom du client dans les bases de données disponibles sur CD/DVD/disque dur.

Lorsque les fichiers sont importés, je commence ma journée de retouche en tâchant de préparer les meilleurs négatifs numériques destinés à être exportés dans Adobe Photoshop CS3 pour une utilisation ultérieure. J’appelle ces RAWs « négatifs numériques » parce que c’est ce qu’ils représentent pour moi : des fichiers qui doivent être développés avec soin afin d’être travaillés et imprimés comme un négatif traditionnel serait préparé avant d’arriver dans la chambre noire.

Phase I : traitement brut Lightroom

Ce que je fais est simple mais efficace pour ma future utilisation. Ce qui suit porte sur mon propre flux de travail des fichiers RAW dans le module Développement de LR :

* L’histogramme en haut : je n’utilise pas l’histogramme. Comme j’étalonne régulièrement mon écran avec un appareil fiable, ce que je vois est ce que je reçois, aussi, je travaille avec des photographes qui savent exposer leurs sujets et, par conséquent, les images sont assez bonnes pour commencer.
* La balance des blancs : j’affine ma balance des blancs en fonction de ce que nous voulons à la fin (je ne joue pas beaucoup avec le curseur Coloris car je trouve cela de la Température vraiment bien. Parfois, j’enlève un peu de rouge quand je pousse le rendu chaud un trop loin).
* L’exposition : je l’ajuste en maintenant la touche ALT (ce qui me permet d’obtenir des résultats parfaits sans bruler les hautes lumières). L’écran devient noir et en déplaçant le curseur, je m’assure que qu’aucune couleur n’apparaît à ce moment-là. En utilisant le curseur de sur- ou sous-exposition, j’obtiens toujours la bonne exposition. A ce stade, veillez à bien mettre le curseur Récupération sur 0 parce que vous appliqueriez une correction sur une autre avec le risque de pousser l’exposition trop loin. Je sais que cela peut paraître étrange d’appliquer une correction lors de l’importation et de l’enlever après mais parfois mes paramètres de base fonctionnent et, si c’est le cas, je n’y touche pas.
* La récupération : comme expliqué précédemment, la récupération est là pour récupérer quelques détails dans les hautes lumières ou pour rendre les blancs moins délavés ou leur donner plus de densité. J’utilise également cet outil en maintenant enfoncée la touche ALT. Je préfère généralement l’utiliser juste en regardant les résultats sur l’écran.
* La lumière d’appoint : je règle le curseur à 3/5, ce qui est généralement suffisant pour les images bien exposées. La remontée des basses lumières est utilisée pour aller chercher les détails dans les ombres.
* Les noirs : je déplace le curseur vers 2/3 pour obtenir des noirs plus francs.
* La luminosité : je n’ajuste jamais ce curseur et le laisse à 50. Les outils luminosité/contraste des versions précédentes de Photoshop m’ont laissés une très mauvaise impression qui est restée ancrée en moi. La correction de l’exposition est suffisante pour moi.
* Le contraste : je le mets autour de 25/35, pas plus. J’aime que les images soient contrastées mais sans excès.
* La clarté : ce réglage est assez bon pour redéfinir les bords d’une personne, de poils ou autres éléments qui pourraient en avoir besoin. Je l’utilise aux alentours de 20/30. Si vous allez trop loin, vous remarquerez un halo sombre autour de votre sujet, ce qui lui donnera un aspect surréaliste.
* La vibrance : Je la mets généralement à 10 car cela rehausse les couleurs juste assez.
* La saturation : je n’ai jamais régler ce paramètre car je le trouve trop fort, même à un faible %.
* La courbe des tonalités : J’utilise rarement l’outil courbe de LR. Comme indiqué précédemment, les images que j’obtiens ont rarement besoin de corrections majeures car elles sont plutôt bien exposées. Si je sais que je resterai dans LR jusqu’à la fin et que je n’exporterai pas dans Photoshop, je vais l’utiliser pour obtenir une meilleure image.
* L’onglet TSI : si nécessaire, je vais l’utiliser pour corriger un peu les couleurs en les ajoutant un peu plus de noir ou pour obtenir un rouge plus vif pour les lèvres dans le cas d’un portrait par exemple, mais jamais trop.
* Les détails : je mets tous les réglages au plus bas pour le faire ensuite dans Photoshop. C’est juste une question de simplicité et de facilité d’utilisation pour moi.
* Le vignettage : Je n’utilise pas cet onglet pour les images. Encore une fois, si j’ai besoin de supprimer ou ajouter un vignettage dans mon image, je le fais avec un masque et une courbe dans Photoshop.
* L’étalonnage de l’appareil photo : Selon l’appareil utilisé, je l’utilise un peu. Par exemple, pour les fichiers d’un Canon 5D, je supprimerai un peu de rouge et je le désaturerai.

Voila! Je viens de parcourir ce que je fais normalement dans LR et cela dure environ 30 secondes par image pour appliquer ces réglages. Puis, je les sélectionne toutes et les exporte dans un dossier prédéfini pour finaliser toutes ces images, ce qui prend de l’ordre de 3 heures chacun.

3 heures?! « Mon Dieu, que faites-vous avec eux?! Ne les avez-vous pas développer suffisamment avec soin? « Oui, en effet, mais dans la mode/beauté/lingerie/publicité commerciale, d’autres ont à travailler sur les images pour que cela plaise aux personnes qui achètent ces styles ou les marques. Personne ne voudrait acheter une robe si la jeune fille sur l’affiche semble laide (je parle des tendances actuelles. Cela pourrait changer dans l’avenir).

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