Technique : le flux de travail d’un retoucheur pro (3)

(épisode précédent)

La pré-capture

Avant le début de la séance de shoot, je prends mon appareil pour vérifier les paramètres de base et appliquer quelques corrections au besoin.

Voici ce que je cherche :

1. Demander au photographe à quelle sensibilité, il a l’intention de photographier et s’assurer que l’appareil est réglé sur le bon ISO.
2. Régler la balance des blancs à 5000K (cela pourra toujours être modifié lors du traitement RAW).
3. Vérifier que l’appareil est réglé pour travailler en RAW. Je n’utilise jamais l’appareil photo en mode RAW + JPEG car je trouve que cela porte à confusion. En effet, si je devais jeter une image ratée, je devrais faire en sorte que les deux fichiers soient supprimés. Je trouve qu’il est plus facile de travailler en RAW et l’exporter au format JPEG ou créer une planche contact Web.
4. Paramétrer les réglages de base sur l’appareil (pour la photographie au flash, un bon réglage de base pour commencer est 100ISO, 1/125s, f/8). En effet, ces paramètres seront modifiés par le photographe ou son assistant plus tard, mais je le règle au cas où la personne oublie jusqu’à ce que j’obtienne la première carte.
5. Formater tous les cartes compact flash (FC) (et non pas seulement une suppression rapide). Les remettre dans leurs boites plastiques et les donner au premier assistant.
Lorsque ces 5 points sont effectuées, je discute avec l’assistant pour définir une méthode sécurisée lorsqu’il/elle me donner la carte quand je suis sur mon ordinateur. J’aime voir la nouvelle carte arriver face vers le bas sur mon côté gauche de sorte que je sais qu’elle a besoin d’être copiée, et après l’avoir fait sur mon iMac, je la mets face vers le haut sur ma droite. Cette méthode m’aide à rester organisé. Depuis que les photographes utilisent classiquement de multiples cartes de 2, 4 ou 8 Go, je les garde jusqu’à ce que la séance soit terminée, ainsi le photographe et le client savent où ils s’en sont. Une fois que j’ai fait une sauvegarde sur un lecteur externe, je donne la carte à l’assistant afin qu’elle puisse être reformatée et réutilisée. Ainsi, je m’assure que j’ai deux copies de ce premier shoot : une sur mon iMac et l’autre sur un lecteur externe. Il en sera ainsi tout au cours de la journée. Personne ne voudrait rester huit heures de plus sur place parce que je n’ai pas fait de sauvegarde pendant tout la séance.

La capture

Maintenant que ma station de travail et que l’appareil photo sont en place et que j’ai défini un flux de travail avec l’assistant et que j’ai fait le point avec le photographe, j’ouvre Adobe Lightroom (LR). Je trouve ce logiciel très souple et complet et c’est tout ce dont j’ai besoin pendant et après une séance photo. Avant, j’avais l’habitude d’utiliser Capture One Pro 3.7, quand c’était LE logiciel à utiliser en mode connecté ou pour développer de façon professionnelle les fichiers RAW, mais depuis l’apparition de Lightroom, je ne l’utilise plus du tout.
La première chose que je fais lorsque j’ouvre LR est définir un dossier pour la réception de tous les fichiers que je copie sur mon ordinateur. J’ouvre le menu d’automatisation et de définir un dossier appelé RECU sur mon poste. Ce dossier sera le dossier important où je copie les images RAW de la carte mémoire (je n’aime pas d’importer directement à partir d’une carte. Dans le passé, trop de grosses erreurs se sont produites comme des fichiers manquants, des ralentissements de transfert, des problèmes de fichiers corrompus, etc). Ensuite, je définit également un dossier avec le nom du photographe, le nom de client et la saison/année, comme ceci : STEPHANEMILHOMME/BAZAAR_SPRING08. Dans celui-ci, je demanderai à LR de créer un dossier appelé BAZAARSP08_01 (nom de client, de la saison, l’année, tiré 01) et de renommer tous les fichiers BAZAARSP08_01_XXXXX.cr2 (nom de client, de la saison, l’année, tiré 01, numéro de dossier, extension).
Voici une petite liste des étapes à suivre :

1. Sur le Bureau, créer un dossier nommé STEPHANEMILHOMME/BAZAAR_SPRING08
2. Dans celui-ci, il y a un dossier appelé BAZAARSP08_01
3. Et dans ce dossier, les fichiers seront appelés BAZAARSP08_01_0001.cr2, BAZAARSP08_01_0002.cr2, et ainsi de suite.

Je suis maintenant définitivement prêt à travailler toute une longue journée.

La première carte arrive enfin après 2-3 heures d’attente. Les modèles sont généralement prêtes à environ 10h/11h pour le premier shoot. Je suis là depuis 7:30 heures à la demande du photographe pour préparer ma configuration, bien que cela prenne moins de 30min. Je prends la carte CF sur mon côté gauche, la mets dans le lecteur de carte, copie son contenu dans mon dossier RECU, et regarde les fichiers qui apparaissent dans la fenêtre de LR. Dès que les fichiers sont tous importés (environ 1 minute pour 1Go), j’ouvre un d’entre eux pour vérifier l’exposition, les réglages, le plan de netteté, et j’applique un développement rapide. Puis j’ouvre au hasard certains d’entre eux de nouveau pour vérifier les éventuels problèmes et j’ai un rapide échange en privé avec le photographe devant ma station. J’ouvre certaines photos et lui donne un certain nombre de recommandations et les corrections nécessaires.


Voici ce que je recherche lorsque j’ouvre un image dans LR :

* le plan de netteté
* l’exposition
* les hautes lumières brulées
* les ombres trop sombres

La maquilleuse vient et vérifie la coiffure, le maquillage, etc. Le styliste demande à voir les vêtements grâce à la fonction zoom avant pour qu’il/elle puisse examiner de près les détails qu’il/elle devra corriger. L’assistant du photographe inspecte les résultats de l’éclairage dans les images pour en discuter ensuite avec le photographe. Au cours de ces shows privés avec les membres de l’équipe, chacun voit déjà les problèmes qu’il va devoir corriger dans son domaine respectif de travail sur le plateau. Quant à moi, je fais mon « Show Magique » en ajustant rapidement l’image. Il est important que le client voie quelque chose de mieux que le RAW de départ mais pas aussi bon que le résultat final. Après l’approbation du photographe, le client est invité à jeter un coup d’œil à l’image avec lui et le directeur artistique. Pourquoi montrer quelque chose qui n’est pas assez bon ou qui est en cours de modification à un client déjà nerveux et qui est en train d’investir des milliers de dollars si vous n’aimez pas ou que vous ne pensez pas que l’image puisse être montrée?

Quand tout a été discuté, revu et approuvé, la prise de vue peut continuer. J’attends les autres cartes et répète les mêmes étapes pour la copie des fichiers sur mon ordinateur jusqu’à ce que nous soyons prêts pour l’édition et les réglages de la deuxième série d’images.

Après 2/3 séries, il est l’heure du déjeuner! La première série prend généralement plus de temps parce que tout doit être mis en place. En général, toutes les images consécutives d’une série sont terminées en environ 1,5 heures. Pendant le déjeuner, je sauvegarde tout à nouveau et quand je suis de retour de déjeuner, je jette la première sauvegarde (celle qui était depuis le début sur le disque dur LaCie).

Habituellement, un éditorial exige 6/8 séries, 10 pour une campagne importante, 2/3 pour un concept difficile qui exigera beaucoup de post-traitement, 1/2 pour une séance beauté pour une société de cosmétiques qui exigera 3/4 heures par shoot, plus au moins 5 heures de retouche pour les rendre absolument parfait.

A suivre …

2 commentaires

  1. noreply@blogger.com (UIFPW08)
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    complimenti..blog ben fatto ed ottimi approfondimenti tecnici,

  2. noreply@blogger.com (Quinze)
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    je découvre ce blog … et le mets direct dans Netvibes 🙂
    Merci pour ces traductions d’articles intéressants … vraiment du beau boulot

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