Comme vous avez pu le lire à plusieurs reprises sur PhotoGeek, les appareils photo hybrides tentent de plus en plus de conquérir le terrain des reflex. Pour rappel, ces appareils proposent un grand capteur (entre 1″ et 24x36mm), des objectifs interchangeables et un viseur électronique. Et la grande différence avec un appareil reflex tient justement dans ce fameux viseur électronique. Ceci permet ainsi de plus grand compacité de l’appareil, d’une part par l’écran électronique qui prend moins de place qu’un prisme optique, mais également par la suppression du miroir qui sur un reflex renvoie la lumière arrivant par l’objectif vers le prisme puis le viseur.
Vous aurez compris par certains de mes derniers tests que j’ai assez vite été séduit par ce concept. Même si j’ai conservé un reflex traditionnel Nikon avec 2 optiques, l’essentiel de mes photos sont aujourd’hui prises avec un appareil hybride Fuji accompagné de quelques optiques très lumineuses. Et comme je l’évoquais ci-dessous, c’est avant tout l’aspect compacité qui me séduit dans ce type de boîtier.
Depuis un mois, Canon m’a donné l’occasion de tester un de leurs hybrides de la gamme M, le Canon EOS M3. J’avoue avoir été intéressé par leur proposition pour deux aspects : non seulement, je n’ai jamais eu l’occasion d’utiliser un appareil de la marque Canon mais d’autre part ma curiosité a été attirée par ce petit boîtier de la taille de certains compacts que l’on pouvait trouver il y a quelques années. L’ensemble des images ci-dessous avec les Exif sont directement issues de ce boitier. Elles ont simplement subi dans certains cas un recadrage sous le logiciel Lightroom avant d’être exportées au format 1200x800px. N’hésitez pas à cliquer dessus pour les voir en un peu plus grand.
Fiche technique
- Capteur : CMOS APS-C de 24 MPixels
- Sensibilités : 100 – 25 600 ISO
- Vitesses : 30 s – 1/4 000 s
- Rafale : 4,2 im/s
- Monture : Canon EF-M
- Autofocus : Détection de phase et de contraste
- Vidéo : 1080p, 24 à 30 im/s, son stéréo
- Écran : LCD 3 pouces / 1 040 kpts, orientable verticalement, tactile
- Modes d’exposition : Auto, assistant créatif, PASM, scène (6), filtres (7)
- Flash : NG=5 pour 100 ISO
- WiFi : Transfert de fichiers, contrôle à distance
- Stockage : SD – SDXC (UHS-I)
- Connectique : HDMI, USB2, entrée micro
- Accu : LP-E17 (autonomie : 250 vues)
- Dimensions/poids : 110,9 x 68 x 44,4 mm / 366 g
Prise en main
Ce qui surprend en premier lieu lorsque l’on prend en main l’appareil est sa taille. Elle semble en effet vraiment petite pour un boîtier à capteur APS-C ! Cependant, on comprend très vite ce qui explique en partie cette compacité : le Canon M3 ne dispose pas de viseur électronique. Et je dois reconnaître que c’est un point qui m’a tout de suite chagriné. En bon vieil utilisateur de reflex depuis toujours, je sens déjà que c’est un élément qui risque de me manquer sur le terrain. Mais continuons à faire le tour. Car, en contrepartie, le M3 propose un écran arrière articulé et tactile. Nous verrons un peu plus bas si cela compense en partie le manque de viseur.
Coté commandes, outre la molette permettant de naviguer entre les différents modes, je suis agréablement surpris par celle dédiée à la correction d’exposition qui est assez facilement accessible sans présenter trop de risque d’être déréglée dans un sac ou une poche. Toujours sur le dessus, la petite molette qui entoure le déclencheur permet de modifier rapidement un réglage. Celui-ci varie selon le mode dans lequel on travaille. Au dos, on trouve un ensemble de commandes assez classique sur les boîtiers Canon dont le pad rotatif que l’on trouve sur des reflex bien plus experts. Ce pad sert d’ailleurs de seconde molette lorsque l’on est en mode manuel. J’ai également trouvé appréciable que l’on puisse reconfigurer la plupart des commandes permettant ainsi à chacun de retrouver ses habitudes. Sinon, d’une manière générale, les différentes commandes sont un peu petites. Mais on ne peut pas dire qu’il y a de la place perdue car il reste au final tout juste de quoi caler son pouce.
Par ailleurs, on y trouve de quoi brancher un micro, une prise HDMI et USB2. Malheureusement, cette dernière ne permet pas de recharger l’appareil. Coté flash, on dispose non seulement d’une griffe flash standard mais également d’un petit flash intégré qui a la bonne idée de pouvoir être orienté manuellement vers le plafond. Ceci dit, il ne faudra pas trop en attendre. Enfin, le Canon M3 intègre le Wifi et une puce NFC permet le couplage plus rapide entre l’appareil et son smartphone. Cette fonction est la bienvenue car elle permet plutôt rapidement de rapatrier quelques images (JPEG) sur son téléphone pour les diffuser dans la foulée.
Je termine ce tour du Canon M3 par un petit mot sur l’objectif qui m’a été livré avec celui-ci. Il s’agit du 15-45mm f/3,5-6,3 (équiv. 24-72mm en 24x36mm). Cet objectif, en monture EF-M présente l’intérêt d’être très compact bien que stabilisé. En revanche, il manque un peu de luminosité à la plus longue focale. Un point intéressant contribuant à la compacité de l’ensemble est sa position fermée qui s’obtient en le tournant de quelques degrés après avoir appuyé sur un petit poussoir. En revanche, il faudra compter quelques dixièmes de seconde supplémentaires lorsque l’on voudra le déployer.
Pour finir, j’ai donc découvert un boîtier vraiment très compact qui m’a permis de l’emmener très facilement dans les poches de mes blousons en toutes occasions. Coté manipulation générale, il faut certes s’habituer à l’organisation des menus Canon mais c’est finalement assez rapidement intuitif. Du côté de son objectif, j’apprécie déjà sa compacité et la position grand angle. En revanche, je me dis déjà qu’il me manquera sûrement une ouverture plus grande et quelques millimètres à la plus longue focale. Evidemment, il est difficile de gagner sur tous les tableaux !
Sur le terrain
Après avoir fait, le tour de l’appareil, il est temps de partir sur le terrain. Et même si je ne suis pas encore complètement familier avec toutes les possibilités qu’offre le Canon M3, rien ne vaut la prise de photos dans des conditions variées pour découvrir ses performances.
Cela tombe bien. Un ami me signale un rassemblement de belles voitures devant le château de Versailles. Ayant été prévenu au dernier moment, j’ai tout juste le temps d’enfiler un blouson et de fourrer l’appareil photo dans une poche. Alors que les premiers bolides tardent un peu à arriver. Je profite du temps qu’il m’est donné pour aller prendre quelques images des grandes écuries. Outre la beauté de l’architecture, je suis surtout intéressé par une cours intérieure qui me donne déjà l’occasion de vérifier les qualités de l’objectif 15-45mm. Sur les images qui suivent, on peut ainsi clairement distinguer la distorsion présente en position grand angle. Côté netteté, on note quelques faiblesses dans les angles aux 3 focales testées. En revanche, le vignetage est bien maîtrisé. Il ne s’agit évidemment pas là de tests scientifiques mais de mes observations à partir d’images prises en conditions réelles.
Mais le temps passe et déjà j’entends quelques bruits rauques qui me laissent comprendre que les voitures arrivent. Etant en ville, l’ambiance est bien éloignée de celle que l’on peut trouver au bord d’un circuit. Aussi, l’autofocus n’a pas beaucoup de mal à suivre les voitures qui rentrent tranquillement après un petit tour dans la région. Rapidement, elles se retrouvent toutes alignées sur le parking, ce qui me laisse tout le loisir de les capturer sous différents angles.
Et c’est bien dans ce genre de moment que l’on comprend tout l’intérêt de l’écran arrière articulé et tactile. Il devient en effet beaucoup plus confortable de prendre les carrosseries sous des angles peu habituels. Je découvre d’ailleurs au passage que la sensibilité de la fonction tactile est réglable. Par défaut, je ne trouvais pas l’écran très réactif mais en augmentant la sensibilité, plus de problème. Ayant tout mon temps, j’en profite pour explorer les différents modes. Outre le mode tout auto et le classique PTvAvM, je découvre les modes Scènes (portrait, paysage, sport, …), Création assistée, des effets (HDR, peinture, toys, …) et Personnalisé.
Quelques jours après, me voilà sur les quais de Seine et je profite de la belle lumière d’une fin d’après-midi pour photographier quelques immeubles étincelants sous le soleil. Une bonne occasion pour vérifier comment la mesure de la lumière du Canon M3 se comporte dans une telle situation. Sur ce point, il est possible de jongler entre le réglage de mesure évaluative mais également avec les modes de mesure partielle, centrée et spot. Il est toutefois regrettable pour ce dernier mode que celui-ci soit lié au centre de l’écran plutôt qu’au collimateur AF. Mais dans le cas présent, je m’en remets à la mesure évaluative proposée par défaut. Et je dois dire que le résultat est très satisfaisant car à chaque fois, je constate que l’histogramme est bien calé à droite sans jamais atteindre le niveau 255. Il m’arrive bien de temps à autre à jouer avec la molette de correction d’exposition mais c’est toujours dans des cas de démarches créatives. Je note également que les zones d’ombres ne sont jamais bouchées. Là aussi, chaque image permet de conserver un potentiel de retouche important.
Même si comme je le disais, je trouve la plus longue focale un peu courte, ce petit objectif 15-45mm se débrouille très bien et me permet de rapidement passer d’une vue générale à une vue plus resserrée. Et puis, il ne faut pas non plus oublier que le capteur est constitué de 24MPixels. A condition de ne pas vouloir de très grand tirage, on dispose quand même d’une bonne possibilité de recadrage.
Les différentes constructions que je rencontre m’invitent alors à jouer avec le mode « Création assistée ». Celui-ci permet de rapidement jouer avec différents réglages (luminosité, contraste, saturation, teinte) que cela soit en couleur ou en Noir&Blanc et ceci de façon assez rapide grâce aux deux molettes rotatives du dessus et arrière. En plus, on dispose de la possibilité d’enregistrer 6 configurations de réglage, de quoi rappeler rapidement ses styles d’images préférés. Du coup, j’en profite pour passer d’un mode N&B doux à contrasté.
Mon seul regret dans le mode « Création assistée » est de constater que seul le format JPEG est utilisable. Il est vrai que ce mode vise justement à créer des images selon ses goûts dès le départ. Mais il peut être rassurant de disposer des fichiers en format RAW en backup au cas où on souhaiterait revenir plus tard sur ses réglages. Cela est d’autant plus vrai que même si l’écran arrière est plutôt juste, il n’est pas toujours facile d’apprécier précisément le rendu des images, notamment lorsque la lumière est forte.
Mais déjà un nouveau sujet se présente à l’horizon : Le Jubilé impérial, manifestation culturelle organisée à Rueil-Malmaison. Me voilà plongé en arrière de 200 ans ! Une bien belle occasion pour prendre en photo les nombreux figurants présents ce jour-là.
Là aussi, ce petit boitier qui passe pour un vulgaire compact donne de très bonnes images grâce à son grand capteur. Je suis cependant un peu frustré de ne pas pouvoir jouer un peu plus souvent avec la profondeur de champ. Pour cela, l’objectif 15-45mm que j’utilise ne dispose malheureusement pas d’ouvertures suffisamment grandes. L’image de ce canon ci-dessous, pourtant pris de très près, en est un bon exemple.
Le Canon EOS M3 dispose d’un système de mise au point automatique hybride CMOS AF III qui utilise à la fois des points AF à détection de phase et de contraste. Les 49 points AF couvrent ainsi un large champ de l’image. La mise-au-point automatique profite ainsi d’une performance tout à fait acceptable dans de nombreuses situations. On peut tout juste noter quelques hésitations dès que la lumière vient à manquer. Il est par ailleurs intéressant de configurer l’appareil pour que celui-ci prenne la photo dès que l’on pointe du doigt son sujet sur l’écran tactile. Côté rafale, il m’est possible d’utiliser les 4,2 images/seconde pour capturer le départ du coup de feu des tirs des fusiliers qui tirent à la poudre à canon comme autrefois.
Je termine ce tour d’horizon du Canon M3 en continuant à jouer avec les différents modes proposés par le boitier. De ce côté-là, on peut dire que l’on a vraiment de quoi faire. Mais à la fin, on finit quand même par être un peu perdu tant ils sont nombreux. Finalement, je serai assez curieux de savoir combien sont réellement utilisés par ceux qui ont acheté cet appareil. De plus, là aussi, je découvre que le format JPEG+RAW n’est pas toujours accessible. Par exemple, en mode Scène, le M3 enregistrera les fichiers RAW uniquement pour les modes Portrait et Sports. Et puis, étonnamment, je constate que ce boitier ne propose pas de mode panoramique.
Comme vous avez pu le remarquer, les photos ci-dessus ont été prises dans des conditions de bonnes lumières. Et il est vrai que je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de photographier dans des conditions plus difficiles. Toutefois, les quelques images prises m’ont permis de constater que le rendu ne pose aucun problème jusqu’à 1600 ISO. Au-dessus, cela se complique un peu surtout si l’on a désactivé la réduction de bruit. En revanche, si l’on reste sur réduction du bruit faible, l’image JPEG est encore exploitable jusqu’à 3200 ISO. Mais il faudra de préférence à partir de 3200 ISO passer par un post-traitement des fichiers RAW, à moins que l’on profite du bruit pour l’utiliser avec des images en Noir & Blanc.
15mm – f/3,5 – 1/40s – ISO 4000
Dernier élément de ce Canon M3, l’endurance de la batterie. Evidemment, il n’y a pas de miracle et, comme tout autre appareil photo hybride, la batterie tient en moyen 300 photos. Cependant, j’ai plutôt été agréablement surpris car il faut préciser que sur ce boitier tout se passe via l’écran arrière. Et je reconnais que je n’ai pas été particulièrement économe dans l’usage de celui-ci.
Conclusion
Comme vous avez pu le découvrir ci-dessus, c’est avec un certain plaisir que j’ai découvert ce Canon EOS M3. C’est un boitier qui donne de très bonnes images grâce à son capteur APS-C de 24MPixels et de son processeur DIGIC 6. Il présente l’intérêt d’être très compact, surtout avec l’objectif 15-45mm, ce qui permet de très facilement l’emporter avec soi à la moindre occasion. Enfin, l’ergonomie générale et les nombreux réglages possibles permettront à l’amateur comme au plus expert de prendre des images adaptées au goût de chacun.
Mais ce petit boitier n’est pas parfait non plus. Les plus experts, justement, noteront vite le manque de viseur qui fait surtout défaut dès que la lumière autour de soi est un peu trop présente. Canon propose toutefois un viseur électronique en accessoire (~300€). De plus, ils se sentiront vite assez limités par l’objectif 15-45mm dont les ouvertures sont trop petites et la focale la plus longue un peu trop courte. Et malheureusement, la gamme des objectifs en monture M reste encore aujourd’hui assez limitée. Evidemment, pour palier à ces différents problèmes, Canon propose un adaptateur de la monture M vers EF (~120€). Vous bénéficierez alors de la très grande famille des objectifs EF-S mais en contrepartie, l’encombrement du boitier ne sera plus le même.
Avec les derniers smartphones qui ont fait de gros progrès ces dernières années, je ne suis pas sûr que ce Canon retienne l’attention des débutants. En revanche, il pourra intéresser un peu plus l’amateur qui sera à la recherche d’un second boitier pour compléter un reflex un peu plus gros. Mais attention, le Canon EOS 200D qui est sorti, il y a peu, se tient en embuscade !
Si vous êtes intéressés par ce Canon EOS M3, n’hésitez pas cliquer sur ce lien.
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45mm – f/7,1 – 1/80s – effet N&B granuleux