Comme vous avez pu le lire, il y a quelques jours, j’ai été sous le charme du travail de la photographe Angeline Quérel. Il m’a donc semblé intéressant de vous la faire découvrir un peu plus à travers ma rubrique Tribune Libre.
Découvrons à travers son intervention comment Angeline a développé sa passion pour la photographie et en particulier pour son travail autour du portrait de femme. Elle nous donne à cette occasion quelques pistes pour marcher à sa suite.
Je suis Angeline Quérel et je suis spécialisée dans le Portrait de Femme.
Lorsque j’étais encore collégienne, mon père m’a transmis son goût certain pour la photographie et j’ai eu l’occasion de goûter au plaisir de développer des pellicules. Pourtant je n’ai jamais envisagé de faire de la photographie mon métier avant 2012. Cette année là, j’ai décidé de m’offrir le cadeau qui me faisais envie depuis mes 15 ans : mon premier reflex. Lorsque je l’ai reçu, je l’ai mis sur « Manuel » et je me suis interdite d’utiliser d’autre mode. Et je me suis formée.
Rapidement j’ai acquis de bonnes bases techniques et j’ai vite compris que mon plaisir résidait plus dans la créativité et dans le lien que je pouvais avoir avec mon sujet. C’est le portrait qui m’appelait. Quelques semaines tout juste après ma plongée dans ce nouvel univers, je découvrais le travail de la Portraitiste Sue Bryce. J’ai été totalement subjuguée par sa démarche et par son talent. Elle m’a fait découvrir un Art magnifique car pour moi il conjugue ce qui me plaît le plus dans la vie : créer du beau et apporter de la valeur, un mieux être.
Il est difficile d’expliquer la recette d’un « bon » portrait car c’est une affaire d’interaction humaine et de sens artistique. C’est donc très personnel, mais voici quelque uns de mes fondamentaux :
J’utilise la lumière naturelle :
Car à mes yeux, c’est la plus belle des lumières. Je veille à l’utiliser de manière très « plate ». Lorsque je photographie une femme, je fais en sorte que la lumière éclaire son visage de la manière la plus uniforme possible. Donc je diffuse la lumière qui me parvient de la fenêtre et j’utilise un réflecteur pour compenser l’autre côté. Jamais de soleil direct sur mon sujet, je photographie en intérieur.
Je suis une inconditionnelle des focales fixes :
J’aime leur grande ouverture, idéale pour travailler en lumière naturelle, et également leur poids léger. Les boitiers sont déjà assez lourds comme ça. Je n’ai pas envie de rajouter 800 grammes au bout de l’appareil. Mon objectif préféré est le 50mm f/1.4, un rapport qualité prix magnifique. Et quasiment aucune déformation. Il est en permanence sur mon boitier.
Je photographie toujours en raw :
Je développe sous Photoshop. Je travaille chaque image individuellement. A la manière d’une peinture. J’aime que chaque Portrait ait une « personnalité ». Je privilégie la qualité à la quantité. Je veux créer des images que l’on encadre et dont on profite chaque jour.
Je crée pour le 2D :
Il faut garder à l’esprit que l’objectif perçoit les choses différemment de l’œil humain. Il faut penser que ce que l’on capte en 3D va être retranscrit en 2D. Donc éloignez de l’objectif les parties que vous souhaitez « affiner » et rapprochez celles que vous souhaitez mettre en valeur. Lorsque je photographie une femme, je l’aide à placer ses hanches vers l’arrière et je lui dis de bien allonger son cou et de légèrement projeter le visage vers moi . Lorsque l’on fait ce mouvement, on a un peu l’air d’être une tortue, mais lorsque l’on regarde l’image finale, les résultats sont là : les yeux sont agrandis et le cou affiné ! Évitez également de placer les mains face à l’appareil, c’est beaucoup trop distrayant pour l’œil.
Et pour finir, ce que j’ai appris de plus important, c’est que lorsque l’on pose son sujet, il est primordial de recréer un langage corporel crédible. C’est vraiment ce qui fait toute la différence entre une image « figée » et une image qui vous « parle ». Le cerveau est programmé pour reconnaître et analyser le langage corporel en une fraction de seconde. C’est cette fameuse communication non verbale qui constitue plus de 80% de nos échanges. Lorsque vous dirigez votre sujet, n’oubliez pas de poser les mains également. C’est souvent là qu’une grande partie du stress de votre modèle se fige, et des mains crispées ont vite fait de gâcher un portrait.
La magie est entre vos mains : reste à pratiquer consciencieusement ! »