Comme je l’évoquais, il y a quelques jours, Datacolor a annoncé cet été une nouvelle charte pour la calibration des couleurs : la SpyderCHECKR 24. Ayant depuis quelques années une petite activité de reproduction de tableaux, j’étais curieux d’en savoir plus sur cette nouvelle charte qui a l’intérêt de rendre un peu plus accessible à tous la calibration des couleurs des images issues d’un appareil photo numérique.
Je ne traiterai pas ici de la méthodologie à suivre pour paramétrer correctement son logiciel de post-traitement. Pour cela, je vous conseille la notice très bien faite que l’on peut récupérer sur le site de Datacolor ainsi que le test réalisé par Guillaume Manceron il y a quelques jours. Dans mon cas, je vais surtout vous montrer comment utiliser une telle charte dans ce cadre, un peu particulier, de la reproduction d’œuvres d’Art.
Mais en premier lieu, présentons cette nouvelle charte de Datacolor. Celle-ci est donc livrée dans une solide boite en carton qui reste suffisamment compacte pour être éventuellement emmenée dans un sac, protégeant ainsi au maximum la charte. A l’intérieur, on y trouve donc la charte à nouveau protégée par une housse en pastique plutôt solide. En revanche, aucune documentation. Comme je le disais, il faut pour la récupérer se reporter au site de Datacolor. Sur le site, j’ai d’ailleurs découverte un fichier décrivant précisément les valeurs de chaque patch, et ceci dans 3 espaces de couleurs (Lab, Adobe RGB et sRGB). J’avoue que j’ai particulièrement apprécié cette document car je trouve très important de pouvoir vérifier à tout moment le positionnement des couleurs comme des niveaux de gris.
Verso de la charte permettant de caler la balance des blancs ou le niveau de contraste.
Mais passons à notre tableau puisque c’est lui qui nous intéresse aujourd’hui. Pour ce test, j’ai donc utilisé cette charte pour calibrer un éclairage réalisé en lumière continue (lampes lumière du jour avec une température de couleur annoncée à 5400K). La procédure pour éclairer un tableau est plutôt simple avec un peu d’habitude. Je place donc 2 grandes boites à lumières de chaque coté du tableau de telle manière que je n’observe aucun reflex de la lumière sur la peinture. D’un autre coté, il faut faire attention à bien obtenir un éclairage le plus uniforme possible. L’appareil fixé à un trépied est utilisé en manuel (sensibilité ISO 100 ou 200, ouverture de l’objectif entre f/8 et f/11, AF manuel, format RAW). Première photo avec la charte, la seconde sans.
Le reste se passe devant l’écran de son PC. Les images est donc ouvertes dans un « dérawtiseur » (Lightroom, Adobe Camera RAW, …) pour en premier lieu caler la balance des blancs puis recadrer sur la charte pour l’envoyer vers le logiciel de Datacolor, SpyderCHECKR, qui va procéder à la création du « profil » (en fait, un preset de réglages TSL). A noter que pour un tel travail de reproduction, il y important de choisir le mode « Colorimétrique » avant de lancer l’enregistrement de l’étalonnage. Il est alors nécessaire de redémarrer son logiciel de post-traitement pour retrouver la liste des « paramètres prédéfinis » (cas du logiciel Lightroom).
Il ne vous restera qu’à appliquer ces réglages sur l’image finale pour obtenir des couleurs les plus justes possibles. Evidemment, si votre éclairage est resté constant pour toute une série d’images, la même réglage pourra être utilisé. En revanche, je conseille de refaire le processus complet lorsque les conditions d’éclairage sont différentes.
Comme vous pouvez le voir ci-dessus sur cet avant/après, la charte permet une évolution notable dans les bleus et dans une moindre mesure sur les verts et la couleur de la baguette du cadre.
Ma conclusion :
Evidemment, je ne dispose pas d’appareil de mesure suffisamment perfectionné pour vous assurer que les couleurs de la charte sont parfaitement exactes, ni pour certifier que le rendu final est identique au tableau original. Cependant, ayant l’habitude de réaliser moi-même les tirages sur une imprimante professionnelle (elle même calibrée), le niveau de reproduction des couleurs (et le respect des contrastes) est plus que satisfaisant. Cette nouvelle charte proposée par Datacolor permettra donc de satisfaire une clientèle exigeante dans ce domaine pour un coût très abordable puisqu’annoncée à 50€.
Et n’oubliez pas d’ailleurs qu’en ce moment, vous obtiendrez une charte gratuite pour tout achat d’une Spyder Elite (et à -50% pour l’achat d’une Spyder Pro).
Les détails sur le site de Datacolor.
Hello
De petites erreurs >
La première est le fait de dire qu’on cale le boitier. 0 l’aide de cette datacolor c’est totalement faux. En effet dans LR ou ACR l’étalonnage boitier passe par un DCP (tout en bas dans LR par exemple). La datacolor avec son logiciel fourni ne réalise pas de DCP (type de profil boitier pour logiciel adobe et/ou Iridient déveloper qui lui fonctionne que sur mac) . Cette mire de datacolor et son logiciel n’établissent que des correction de TSL (Teinte Saturation Luminosité) pour l’onglet adéquate dans LR ou CameraRaw (ACR) voir aussi Phocus pour les utilisateurs de Blad’. Ce n’est donc pas un profil mais un preset dans LR (par exemple) de correction de TSL.
La nuance est assez importante pour la signaler. En effet si l’étalonnage de base (par exemple Adobe Standard dans LR) est mauvais alors oui il y aura bien correction du TSL mais ne donnera toujours pas un résultat parfait en chromie. En gros il faut les deux : un bon DCP + unne bonne correction de TSL.
Enfin dans LR la lecture des valeurs colorimétriques se font en Melissa aussi il aurait été judicieux pour les utilisateurs de LR que datacolor fournissent les échantillons valeurs dans cette espace.
Bonjour Pascal, et merci pour ces précisions. La différence entre un preset TSL et un vrai profil de couleur étant non négligeable, il était en effet intéressant de le signaler.
Re hello
Pas de soucis pour ce petit rappel d’information quant au mode fonctionnement de l’outil en question 😉