© Joseph Rossbach
L’automne est une saison particulièrement photogénique. On y voit une profusion de couleurs. Les lumières matinales ou du soir sont particulièrement belles. De plus, c’est la saison où l’on peut facilement apercevoir de légères brumes se promener ici et là.
Aujourd’hui, je suis heureux de vous offrir la traduction d’un article de Joseph Rossbach, photographe professionnel spécialisé dans la photo de paysage et de la nature. Joseph qui habite dans le Maryland a parcouru pendant plus de 10 ans les Etats-Unis pour ramener de très belles images qui ont plus d’une fois fait la une des journaux et magazines. N’hésitez d’ailleurs pas à parcourir son site qui en regorge.
8 astuces essentielles pour la photographie en automne
Par Joseph Rossbach
1. Etre à la bonne place au bon moment
Cela peut paraître être une évidence mais le fait d’être à la bonne place lorsque la couleur est son apogée ou presque est essentielle pour revenir avec de superbes images d’automne. Peu importe l’endroit où vous photographiez, il doit y avoir un site Web ou une ligne téléphonique vous tenant au courant des évolutions du temps et des couleurs de l’automne. Quand je planifie un voyage, je commence toujours par vérifier les prévisions des couleurs environ 3 semaines à l’avance. J’aime regarder la progression des couleurs et des conditions météorologiques afin d’avoir une idée de l’endroit et de ce que je vais photographier lors de mes déplacements.
2. Il pleut, il pleut, il pleut
Du mauvais temps indique de bonnes conditions pour la photographie de paysage et de la nature. A part pour les levers ou couchers du soleil, je désire presque toujours la lumière douce d’une journée couverte. Saupoudrer un peu de brume, de brouillard ou de la pluie légère et vous avez des conditions parfaites pour la photo des couleurs d’automne. Souvenez-vous de ne pas inclure le ciel dans vos compositions car il apparaîtra blanc et sans texture ou détail, éloignant l’attention des spectateurs loin de vos points d’intérêt. Lorsque le temps est couvert et humide, je suis souvent attirée par la photo de cascades et de scènes brumeuses, mais les compositions cadrées serrées pleines d’arbres et de parties de montage sont également de parfaits sujets dans ce type de conditions. S’il pleut beaucoup, attendez jusqu’à ce que la pluie diminue. Si vous êtes déjà à l’extérieur, pensez à protéger votre équipement avec une protection contre la pluie ou attachez un parapluie au trépied. Vérifiez bien la lentille frontale de vos objectifs pour éviter la présence de grosses gouttes et de condensation, et apportez toujours des serviettes pour essuyer votre matériel humide.
3. Juxtaposer les couleurs
Le recours à des couleurs complémentaires devraient toujours être à l’esprit des photographes de la nature. Que vous photographiez en été, automne ou hiver, la juxtaposition des couleurs complémentaires rendra vos images plus fortes et attrayantes visuellement. Un feuillage rouge sur un ciel bleu azur, des reflets jaunes et de légères nuances bleues dans les ombres, un feuillage vert mélangé avec des rouges, les ombres violettes et jaunes des arbres en automne, tout cela fonctionne bien. Les combinaisons sont infinies. Cherchez les couleurs et essayez de juxtaposer leurs complémentaires et vous serez sur la trajectoire pour créer de dynamiques images de l’automne.
4. Laisser souffler, s’agiter et se coucher
N’ayez pas peur de photographier les jours venteux. Avec votre appareil photo fermement monté sur un trépied, utilisez une vitesse d’obturation longue en fermant votre diaphragme ou à l’aide de filtres de densité neutre pour rendre les feuillages flous et donner le rendu d’une peinture. Assurez-vous d’ancrer l’image en incorporant dans la composition un tronc d’arbre, une grange ou des pierres afin de créer un contraste avec le flou du feuillage agité par le vent.
5. Des reflets arcs-en-ciel
J’aime photographier les reflets et je suis toujours à la recherche de surfaces d’eau calmes reflétant des images du paysage. Les matinées très tôt et les fins d’après-midi sont les meilleurs moments pour capturer ces reflets. Le mieux est d’avoir la masse d’eau à l’ombre et le sujet reflété dans une lumière chaude et de biais. Les reflets sont typiques des photos de l’eau et sont souvent du plus bel effet dans les petits ruisseaux et les rivières. Une nouvelle fois, je me mets en chasse d’une palette d’arbres colorés éclairés par un soleil très matinal ou de fin d’après-midi et de parties agitées de cascades ou chutes d’eau dans l’ombre. J’aime régler la balance des blancs de mon appareil sur « lumière du jour » permettant ainsi aux reflets du ciel bleu de contraster avec les couleurs chaudes du feuillage.
6. Conserver des compositions simples
Des compositions simples et propres mettent bien en valeur les couleurs d’automne. Photographier les feuillages d’automne peut être une surcharge visuelle et vous pouvez être tentés d’essayer d’inclure le maximum dans la scène. Tenez vous en à deux ou trois éléments clés dans l’image et supprimez tout ce qui entre en concurrence avec le sujet principal de la photo. N’oubliez pas d’utiliser la puissance des formes et des lignes graphiques fortes pour diriger le spectateur dans et à travers la composition, en veillant à ce que les yeux accroches les points les plus intéressants.
7. Des filtres à effet
Il y a peu de filtres qui vous permettront de capter au mieux les couleurs lors de l’automne. Je conserve dans le sac un polarisant circulaire, un « Vari-ND », des filtres « Color Combo » et des kits de dégradés gris à chaque fois que je parts photographier les couleurs d’automne. Le polarisant circulaire est essentiel pour éliminer les reflets indésirables de la surface des feuilles humides et des rochers, ainsi que pour assombrir dramatiquement les ciels d’un lever et coucher de soleil. Je sorts souvent le filtre Ray-Singh « Vari-ND » quand j’ai besoin d’augmenter mon exposition pour des effets créatifs. C’est intéressant pour réaliser de longues expositions de nuages en mouvement, du vent dans les feuillages et pour rendre les cascades cotonneuses. Le Color Combo est un filtre que j’utiliserais occasionnellement pour faire réellement ressortir les rouges, verts et bleus dans mes photos. Il est dans mon sac depuis l’époque de l’argentique et je l’utilise encore aujourd’hui avec le numérique. Le filtre Singh-Ray Color Combo a l’avantage d’être également un polarisant circulaire. Et les derniers mais non des moindres, j’ai toujours mes filtres dégradés gris neutre à portée de main pour équilibrer les contrastes extrêmes au lever ou coucher du soleil ou lors de situations d’éclairage High-Key. Mes filtres dégradés préférés sont le Ray-Singh 10x15cm en -2 et -3IL en « hard-step » et -4IL en « soft-step ».
8. Capturer l’intime avec un objectif télé. et macro
Les scènes intimes d’automne sont très intéressantes et, à mon avis, ne doit pas être négligé. N’oubliez jamais de regarder à vos pieds lors de vos séances photo. Certaines des meilleures photos sont souvent justes devant nous. Tôt le matin est le moment idéal pour photographier les gouttes de rosée, faire des macros des feuilles de l’automne, des toiles d’araignée et bien plus encore. Le parc ou la prairie du coin fera très bien l’affaire pour trouver de superbes images macro. J’aime utiliser un objectif macro de 105mm et un ensemble de tubes d’extension pour mon 80-200mm et 300mm pour mes photos rapprochées en automne. Pour un paysage intime, un téléobjectif de milieu de gamme fonctionnera très bien et vous permettra de vraiment vous concentrer sur les éléments et détails d’une plus large scène. Rechercher des formes qui se répètent et des motifs dans le paysage et concentrez l’attention pour créer des images naturellement dynamiques.